L’institution, pour faire court, c’est un cadre de lois et de règles qui permet de vivre ensemble en protégeant le groupe de l’anomie (chacun dans son coin sans lien aux autres) ou la loi de la jungle (le pouvoir absolu des forts sur les faibles). En ce sens, l’institution n’est pas seulement une organisation sociale, étatique, politique, religieuse… mais tout ce qui permet d’être soi avec les autres ainsi, la famille est également une institution.
Le slogan de la désinstitutionnalisation laisse entendre que l’individu n’a pas besoin de ces cadres pour se réaliser, que sa soif de liberté s’accommode mal des contraintes institutionnelles. Mais comment être avec les autres si aucun cadre ne régule cela ?
Certes, les institutions du travail social (assimilées dans l’esprit de leurs détracteurs aux établissements et services) sont des cadres contraints qui ne respectent pas toujours les droits et libertés fondamentales des personnes accueillies ou accompagnées. Mais elles sont, et resteront quoi qu’on en dise, les cadres structurants qui permettent de vivre ensemble. Plus encore, les institutions sociales et médico-sociales offrent des cadres adaptés aux vulnérabilités des personnes.
Ce n’est pas de désinstitutionnalisation qu’ont besoin les organisations du travail social, sinon, nous risquons de jeter le bébé du vivre ensemble avec l’eau du bain des fonctionnements institutionnels. Les établissements et services sociaux et médico-sociaux ont besoin de se réinstitutionnaliser, c’est-à-dire de refonder les préceptes du vivre ensemble dans des pratiques actualisées, plus respectueuses des droits et de la citoyenneté des personnes.
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