Évaluer c’est donner une valeur à quelque chose ou à une action. Dans un monde marqué par la tendance à tout compter, on confond généralement l’acte d’évaluer avec celui de mesurer. L’évaluation se réduit alors à la mise en tableaux de chiffres des éléments, réduisant ainsi leurs qualités en de simples quantités.
Or, le travail social est d’abord une œuvre qualitative qui peine à être réduite en statistiques comptables. Comment, alors, envisager d’évaluer les effets produits par le travail social en évitant sa réduction dans les cases préétablies d’un calcul normatif ?
Éviter cette impasse insensée suppose de s’affranchir des tableurs mutilants et de réhabiliter une autre manière de mettre en mots les actions pour rendre compte plus justement de ce qui se passe, des relations qui se tissent, des effets individuels et collectifs produits, des impacts sociaux des actions.
Il est urgent d’affirmer que le travail social, s’il doit légitimement rendre des comptes de son action, ne peut le faire par la voie exclusive du quantitatif mais aussi, par la voie complémentaire indispensable d’un récit qualitatif.

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