« Le » politique se distingue de « la » politique. Le premier concerne la question de la place de chacun dans la vie de la cité, la seconde concerne les stratégies visant à prendre et occuper le pouvoir. Les deux sont des fonctions indispensables à la vie démocratique mais ne doivent pas être confondus.
S’engager dans « la » politique revient à prendre des positions idéologiques, à adopter des affiliations partisanes, à élaborer des stratégies pour accéder aux instances de pouvoir et, ensuite à s’y maintenir. En démocratie, faire de la politique, c’est se soumettre aux principes de la représentation et des élections, c’est entrer dans la dialectique des oppositions et dégager des majorités pour peser sur la décision publique.
S’engager dans « le » politique, c’est accepter d’occuper sa fonction de citoyen dans une société où la place de chacun est au fondement d’une délibération permanente sur la manière de vivre ensemble. Par définition, une société démocratique n’est pas une entité stable puisqu’elle est constamment travaillée par ces questions. Tout membre de la société et tout groupe social est, de fait, engagé dans « le » politique.
C’est en ce sens que le travail social est politique. Sa fonction étant de promouvoir la place de chacun dans la société, il participe pleinement – et sans doute plus que d’autres – au politique. Mais, n’étant lié ni à une idéologie, ni à une organisation partisane, ni dans la visée de prendre le pouvoir, le travail social ne s’inscrit pas dans « la » politique. Son but, il le poursuit quelle que soit l’orientation du pouvoir en place.
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