Les Maisons d’Enfants à Caractère Social : un lieu du faire ensemble ?

par | Juil 2, 2023 | Articles, Droit des usagers, Organisation | 0 commentaires

Introduction

Héritières d’un lourd passé (des orphelinats aux maisons de redressement), les MECS sont confrontées à une recomposition sociétale majeure (reconfiguration des liens sociaux, mutation des modèles familiaux, fragilisation des institutions, crises économique, sanitaire et culturelle…).Dans ce contexte de « désinstitutionnalisation », elles doivent tout à la fois assumer cet héritage qui les a construit et résister aux tendances lourdes d’une rationalité instrumentale qui s’impose sous l’hégémonie de l’idéologie néolibérale. Il s’agit donc d’envisager une forme de « ré-institutionnalisation » qui suppose de repenser les formes organisationnelles pour passer de la « prise en charge » au « faire ensemble » qui fera des MECS de nouvelles institutions « éduquantes[1] », c’est-à-dire aptes à répondre aux passionnants défis de ce temps[2] en s’inscrivant dans un « faire ensemble ».

  1. Penser la maison d’enfants à caractère social au cœur de la crise
    • Recomposition des liens sociaux

Nous vivons dans une situation permanente de crise. Par cette expression, on entend que les cadres stables du vivre ensemble qui, hier, garantissaient un ordre social relativement immuable ne tiennent plus, que les grands programmes institutionnels se sont délités.

Notre monde de l’hypermodernité est traversé par des mouvements constants de construction/déconstruction. N’en concluons pas, comme certains nostalgiques, que « tout fout le camp ». Nous avons la chance que les méta-organisateurs sociétaux n’imposent plus un ordre social par le dessus. Nous ne sommes plus cantonnés au village de notre naissance, nous n’héritons pas du métier de notre père, le mariage n’est plus une affaire de conservation du patrimoine, etc.

La contrepartie de cette évolution, c’est que chacun est soumis à l’injonction de se construire un peu par lui-même. On paye de la fatigue d’être soi la liberté gagnée, en partie, sur les déterminismes sociaux qui enfermaient nos aïeuls.

Excusez le raccourci du général au particulier, mais nous devons constater que les MECS sont au cœur de ces mutations sociétales. L’intangibilité des principes éducatifs ont volé en éclat (regardez l’évolution du rôle de la gifle dans les pratiques éducatives). Les fameuses « valeurs familiales » ont perdu leurs fondamentaux (regardez les recompositions massives : baisse des mariages, hausse des divorces, PACS, mariage pour tous…). Les références éducatives se sont considérablement diversifiées (regardez l’évolution des rapports parents-enfants). Les manières de faire société sont interrogées (regardez la place du numérique, des réalités virtuelles et des réseaux sociaux en matière de liens sociaux).

Logiquement, nous pouvons en conclure que les institutions éducatives, et parmi elles les MECS, doivent être pensées à nouveaux frais dans ces mouvements telluriques qui bouleversent la société. L’enjeu n’est pas de restaurer un ordre définitivement dépassé. L’enjeu est de penser quelques éléments stables qui font sens pour se situer dans une environnement mouvant.

La protection de l’enfance se resitue stratégiquement dans ces contextes :

  • Elle remet au travail la place des parents dans les processus éducatifs (pas seulement pour les parent d’enfants placés mais ce qui peut être repensé pour eux peut enrichir la manière de concevoir la parentalité aujourd’hui).
  • Elle repense les constructions identitaires qui ne peuvent plus se réaliser sur la base des liens identitaires forts du passé mais dans le cadre de la multiplicité des liens faibles qui, aujourd’hui, construisent les individus.
  • Elle refonde ses pratiques en faisant le deuil des temporalités longues qui marquaient ses pratiques (Cf. la durée moyenne des placements) pour s’ajuster aux temps courts de l’immédiateté des ressentis.
  • Elle interroge ses modèles implicites pour prendre en compte ces formes inédites d’individualités sociales qui recomposent les liens familiaux.
  • Finalement, il s’agit de penser de nouvelles modalités éducatives non sur la base de valeurs intangibles mais comme des systèmes capables de s’adapter à la grande diversité des situations.
    • Mutation des familles et transformation des établissements

C’est donc ensemble que s’analysent les mutations familiales et l’évolution des établissements et services de la protection de l’enfance. C’est à partir de là que les MECS pensent leur futur possible.

L’histoire de la protection de l’enfance nous révèle cette concomitance des transformations. Par exemple, l’évolution du droit positif qui va – pour faire bref et ne pas remonter trop loin – du rapport Bianco-Lamy et la circulaire Barrot des années 80, qui passe par la loi 2002-2, qui aboutit à la succession des lois de 2007, 2016 et 2022 (loi Tacquet) est un excellent indicateur de la considération portée aux parents et de l’évolution des représentations sociales, économiques et politiques à leur sujet.

Cependant, une question subsiste : ces mutations sociétales ont-elles transformé les réponses éducatives en protection de l’enfance à la hauteur des nécessités ? Vous vous doutez que le simple fait de poser cette question induit déjà une réponse.

Certes, des modalités éducatives nouvelles sont apparues qui assouplissent les cadres d’intervention, fluidifient les formes d’accompagnement, rendent plus poreuses les délimitations entre l’intervention à domicile et dans un établissement. Mais il n’est pas certain que ces évolutions – dont certaines ont fait la preuve de leur efficience – aient modifié, sur le fond, la conception des institutions éducatives de protection de l’enfance. Illustrons cette hypothèse par les terminologies employées :

  • « Maison d’Enfants à Caractère Social » : le terme « maison » n’induit-il pas une sorte de concurrence entre la maison des parents et cette institution particulière qui repose sur une vie collective d’une autre nature que le modèle familial ? La logique de substitution n’est-elle pas ici encore à l’œuvre ?
  • « Placement Éducatif à Domicile » : Pourquoi ici parler de placement ? Quel paradoxe induit-on sur la partition des rôles entre parents et professionnels ? Pourquoi désigner cette nouvelle forme d’accompagnement avec des termes du passé ?

Ces deux analyses sémantiques dévoilent la difficulté des établissements à s’adapter culturellement aux mutations sociétales en cours. Au lieu d’évoluer vers de nouveaux cadres de référence, les structures ne tendent-elles pas parfois – à l’insu de leur plein gré – à perdurer dans des formes classiques d’organisation.

  • La crise comme passage et l’organisation comme prise en compte

La crise est un passage, c’est-à-dire que nous ne vivons pas la fin « du » monde mais la fin « d’un » monde.

Dans le « monde d’avant », les MECS – comme la grande majorité des institutions – fonctionnaient sur la logique des places : la fonction des institutions était d’assigner une place à chacun sur un principe de distinction (l’armée avec la hiérarchie, l’Église avec le cléricalisme, l’école avec la sélection, la famille avec l’autorité, etc.) et les MECS signifiaient un ordre éducatif en identifiant les carences des parents défaillants, elles signifiaient ainsi une norme et distinguaient les professionnels (les « sachants ») des usagers. Cette fonction symbolique des places – du « placement » – se traduit encore aujourd’hui dans le fonctionnement de l’organisation : l’agrément en nombre de « lits » indique les places disponibles, le financement sous forme de prix de journée lie les ressources à la place occupée, la décision d’orientation (mesure judiciaire ou administrative) vise à placer l’enfant…

Dans le « monde d’aujourd‘hui », ces repères ne semblent plus opérants du fait des mutations sociétales évoquées plus haut. Les nouvelles formes d’individualité, la diversification des liens sociaux, la primauté de l’autonomie des personnes ne permet plus de circonscrire l’action dans des places, de discipliner les liens sociaux dans des cases. Les équipes éducatives mesurent quotidiennement l’écart qui se creuse entre les missions assignées à l’établissement et la réalité qui s’offre à elles. Ne serait-ce que cet écart entre la volonté d’apaiser en offrant un cadre sécurisant et les comportements violents de certains jeunes.

Finalement, la question se pose de l’adéquation des réponses institutionnelles à un besoin social qui s’est considérablement transformé.

Alors, nous parlons d’accompagner les parcours de vie des jeunes, de personnaliser le projet du jeune. Mais cette ambition se heurte à l’injonction des politiques sociales qui maintiennent un cadre institutionnel rigide : logique budgétaire, décisions judiciaires, agrément départemental, contrôle et évaluation… Ainsi, les équipes dépensent beaucoup d’énergie à composer des bricolages locaux entre la commande qui leur est passée et des pratiques qui s’ajustent constamment aux réalités de terrain. Mais même ainsi, les choses ne coïncident pas. Par exemple, cette expression « parcours de vie » induit une idée de linéarité dans l’évolution de l’enfant. Comme si les vies chaotiques pouvaient se résumer à une progression d’un point « A » à un point « B », sans aléas et ruptures…

Accompagner les parcours de vie des jeunes et des familles esquintées par la vie suppose donc de nouveaux équipements éducatifs, un outillage renouvelé pour accompagner l’imprévu, les accrocs. C’est cette posture que nous pourrions nommer la « prise en compte » qui viendrait se substituer à la « prise en charge ». La prise en compte, signifie la capacité à concevoir un lien éducatif en situation de crise et à sécuriser ainsi les conditions d’une relation durable.

  1. Désinstitutionnaliser les maisons d’enfants à caractère social
    • Assumer l’héritage des orphelinats pour repenser l’institution

Pour répondre à ces défis, l’institution MECS doit donc faire l’objet d’une analyse critique. Les associations de protection de l’enfance et les équipes doivent exercer un droit d’inventaire permettant de liquider les références du passé qui encombrent encore le présent. Il faut se libérer de l’orphelinat d’origine.

Orphelinat signifiait l’absence de parents. Ou, quand les parents existaient, leur mise à l’écart sous couvert de la mission qui consistait à protéger l’enfant contre ses parents maltraitants. Ce modèle où l’institution se substituait aux parents n’a plus court aujourd’hui, il n’en n’est plus question… mais ces marques de l’histoire laissent des traces. C’est de celles-ci qu’il faut aujourd’hui s’affranchir.

Assumer l’héritage, c’est reconnaître ce qui a fait l’histoire – de Saint-Vincent de Paul au bagne d’enfants de Belle-Île en mer, du « Bon Pasteur » à Don Bosco – pour pouvoir s’en distancer et inventer de nouveaux possibles pour le temps présent. Mais soyons vigilants à « ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain ». Il ne peut s’agir d’une remise en cause de toute forme instituée. Le vivre ensemble suppose des institutions permettant de réguler nos rapports sociaux fondés sur des principes de droit.

La doxa néolibérale nous ferait croire que l’individu, enserré dans les logiques du marché, n’a pas besoin d’institution pour se réaliser par lui-même… Sous cet angle, le thème de la désinstitutionnalisation sous-tend une critique radicale de l’institution vécue comme un carcan et non comme un corps intermédiaire de la vie démocratique d’une société.

Face à cette simplification outrancière, il faut affirmer que les institutions sont des médiations indispensables du lien social en ce sens qu’elles garantissent la « loi du vivre » (expression savoureuse issue des juristes médiévaux). Il nous revient donc de dénoncer les héritages disciplinaires issus des logiques de contrôle social tout autant que de dénoncer une dérégulation qui priverait les établissements de toute substance. Le défi qui se présente aux MECS est d’être à la fois souple et ferme, fluide et solide, adaptable et attachées à des références claires.

  • Interroger la notion de « placement »

Désinstitutionnaliser les MECS suppose d’interroger la notion même de « placement » pour repenser l’art de se tenir au chevet des enfants (et de leurs parents) sous des formes plus « ductiles[3] ».

Les MECS ne doivent-elles pas quitter leurs murs pour se situer au cœur des territoires, aux côtés des habitants, avec les enfants et leurs parents ? Elles créent ainsi un espace de travail renouvelé, ouvert sur l’environnement, inscrites dans des interactions fortes avec le tissu institutionnel qui participe au développement local.

Les MECS ne doivent-elles pas remettre au travail leur légitimité trop fondée sur une vision dépassée de l’autorité qui place les parents à l’écart du projet d’action et qui limite les coopérations sous couvert de l’aspect contraignant de leur mandat d’intervention ? Elles créent ainsi de nouvelles opportunités de coopérations susceptibles de mobiliser tout ce qui peut l’être dans l’entourage de l’enfant.

Les MECS ne doivent-elles pas réactualiser leur projet clinique en se positionnant plutôt comme le lieu de croisement et d’articulation des projets pour et avec l’enfant ? Elles créent ainsi les coopérations nécessaires à l’intérêt supérieur de l’enfant en mobilisant toutes les parties-prenante de sa vie.

Les MECS ne doivent-elles pas interroger les localisations et les temporalités de ses actions qui faisaient la substance de leurs pratiques en imaginant une véritable diversification des formes, des lieux et des temps de l’accompagnement éducatif. Elles créent ainsi une véritable dynamique de la prise en compte – la reconnaissance de toutes les potentialités disponibles pour agir – qui s’affranchit de la prise en charge – la capacité d’action confisquée par des experts.

  1. Réinstitutionnaliser les maisons d’enfants à caractère social
    • Concevoir une organisation « éduquante »

Penser autrement l’institution revient à imaginer de nouvelles formes organisationnelles plus propices à porter un projet renouvelé pour l’organisation des MECS

Avec Bertrand Dubreuil, nous avons développé le concept d’organisation éduquante[4]. Il s’agit d’une organisation de travail pour autrui qui organise l’interdisciplinarité dans des collectifs fondés sur le principe de coéducation – associant donc les parents – et articulant des rôles différenciés et complémentaires. En effet, s’il n’est plus possible de défendre aujourd’hui un modèle éducatif unique, il convient donc de travailler la pluralité et la diversité des approches et des références selon une dynamique de conflictualité qui oblige à la fois le traitement singulier des situations et la négociation argumentée de compromis permettant de dégager des perspectives d’action pour œuvrer à la résolution collective des problèmes.

L’organisation éduquante est ouverte à son environnement, enracinée dans son territoire et pleinement reconnue dans son utilité sociale. Elle ouvre un espace d’expériences relationnelles qui assure la stabilité du cadre de vie, la continuité du lien, la souplesse des formes et la fluidité de ses processus structurants et éducatifs. Cela suppose de développer les pouvoirs d’agir de l’enfant et de ses parents. Il s’agit alors de mettre en débat les conceptions éducatives et les façons de faire pour instaurer un « faire ensemble », pour et avec l’enfant à partir des complémentarités de compétences disponibles. Cela suppose une organisation inscrite dans un rapport souple aux normes sociales qui conditionnent les conduites. C’est dire qu’il s’agit de penser une organisation incomplète, non totalisante, qui laisse ouvert le manque et le désir.

L’organisation éduquante est donc nécessairement plurielle, plurivalente. Elle ne repose pas sur une vision univoque du monde mais sur un principe de diversité, elle est biodiverse, refusant de s’enfermer dans une seule théorie, une seule idéologie, cultivant au contraire une certaine hétérogénéité. C’est une organisation apprenante, c’est-à-dire qui lutte contre la fossilisation de ses certitudes et développe l’interactivité des connaissances par la construction d’une intelligence collective. Pour cela, elle développe des espaces collectifs de travail, de confrontation des points de vue, d’analyse des pratiques, de capitalisation des savoirs de l’expérience.

Ce processus de désinstitutionnalisation/ré-institutionnalisation des MECS suppose de concevoir des organisations qui ne se légitiment pas par une conception centralisée des rapports mais par la qualité et la quantité des échanges générés avec l’environnement. Il s’agit en fait de penser les MECS comme des organisations en réseau qui vivent et se développent selon une dynamique systémique qui brise l’entropie, l’isolement, le féodalisme. C’est-à-dire à percer les tuyaux d’orgue dans lesquels les politiques sociales enferment, en les spécialisant à outrance, les dispositifs d’intervention.

  • Concevoir des organisations aptes à répondre aux nouveaux défis éducatifs

À ce stade de notre réflexion, c’est la place des MECS dans le dispositif de protection de l’enfance qu’il faut remettre sur le métier.

Si je propose de mettre un terme à l’idée même de placement, les MECS ne perdent pas pour autant leur utilité. Nous savons que la mise à distance d’un enfant de ses parents est parfois une nécessité. Mais selon la perspective que je tente d’ouvrir ici, il ne s’agit plus de « déplacer » l’enfant ni même de le « séparer ». Ce sont là des orientations non efficientes car la distance n’est pas une question de places mais de travail du lien, la séparation n’est pas une question de coupure mais d’individuation du sujet. Il s’agit en effet, selon les cas, de remettre en mouvement les dynamiques familiales, de compenser les dysfonctionnements, de rompre le cycle des violences. Le but est de permettre de reconstruire un projet éducatif pour l’enfant.

Mais, les MECS ne peuvent être cantonnées dans une hiérarchie d’interventions qui vont des aides en milieu naturel au placement institutionnel en passant par les formes jugées plus douces d’accueil chez un tiers digne de confiance ou en famille d’accueil, les situant comme une sorte de dernier recours après avoir épuisé les autres solutions.

Pour cela, les MECS doivent s’inscrire dans une perspective systémique qui les place au cœur des interactions de toutes les parties-prenantes de la situation de l’enfant : les parents, la famille, l’entourage, l’école, les structures de soin, les activités sportives et de loisir, etc.

Les MECS pourraient ainsi voir validée leur mission globale d’accompagnement et de protection qui ne serait plus associée à un volume quantitatif d’activités à réaliser mais à des objectifs qualitatifs à développer et à évaluer en termes d’impacts.

  • Un lieu du « faire ensemble »

Fluide, poreuse, ouverte aux échanges, immergée dans son milieu de vie et d’action, la MECS est à penser comme un lieu du « faire ensemble » qui sait associer toutes les composantes des situations de crise qu’elle prend en compte.

« Faire ensemble » est le pivot par lequel peuvent se réinstitutionnaliser les MECS mises à mal par les mutations sociétales et affaiblies dans leur programme institutionnel (désinstitutionnalisées) par la visée néolibérale d’une société individualiste. Le postulat défendu dans cet exposé est que la MECS est un lieu où se reconstruit du lien et du sens. C’est le défi que doivent relever les MECS parce qu’elles sont, avec d’autres, au centre des enjeux du lien social, là où il est le plus en souffrance, au cœur des familles et de leurs drames, là où des petits d’hommes se (re)construisent et accèdent au social, parce qu’elles sont parmi les premiers artisans de la construction sociale, là où ses soubassements sont les plus fragiles. Les MECS sont des institutions où faire ensemble – professionnels et usagers (enfants et parents) – est la condition de l’accompagnement, l’alfa et l’oméga de la réhabilitation sociale, la racine de la reconnaissance et le support de la promotion des plus faibles et de la résolution des situations de danger qui hypothèquent la possibilité de grandir des enfants.

Les MECS sont des laboratoires où s’expérimentent de nouvelles formes de vivre ensemble qui refusent la ségrégation et sa forme radicale qu’est la relégation. Qui réhabilitent la différence comme condition d’une démocratie vécue au quotidien. Qui promeuvent la capacité délibérative par les débats et les confrontations non-violentes qu’elles permettent. Qui favorisent l’expérience collective d’une reprise en main par chacun de son destin.

[1] Sur ce sujet, Cf. Conduire le changement en action sociale, mutations sociétales, transformation des pratiques et des organisations, Bertrand Dubreuil & Roland Janvier, ESF éditeur, 2018, notamment p.214 et suiv.

[2] Sur ce sujet, Cf. mon chapitre « La maison d’enfants à caractère social : un lieu du « faire ensemble », in Les MECS au cœur des évolutions de la protection de l’enfance, sous la direction de Marc Chenu et Laurent Viallex, Érès, 2018.

[3] Au sens de l’or qui est un métal ductile, c’est-à-dire capable de changer de forme et de consistance sans perdre aucune de ses qualités intrinsèques.

[4] B. Dubreuil, R. Janvier, Conduire le changement en action sociale : mutations sociétales, transformation des pratiques et des organisations, ESF, 2014, p.214 et suivantes.

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Présentation de l’auteur

Roland JanvierRoland JANVIER, chercheur en sciences sociales, titulaire d’un doctorat en sciences de l’information et de la communication.
Je suis actuellement président du Comité Régional du Travail Social de Bretagne.
Repolitiser l'action sociale

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