Introduction
S’engager dans les métiers de l’encadrement ou du conseil dans les organisations du travail social suppose de disposer d’un certain nombre de compétences. La pensée dominante tend à (sur)valoriser les compétences techniques (gestion financière, ressources humaines, droit, logistique…), puis les compétences stratégiques (conduite de projet, mise en œuvre des politiques sociales, réponses aux besoins sociaux…).
Les compétences axiologiques (liées aux valeurs) ne font pas souvent l’objet d’un sujet à part entière. Pour caricaturer, nous pourrions dire que les « valeurs » (mot valise dont il faut se méfier) sont un badigeon qui est appliqué sur la façade des établissements et services pour faire joli. Personne ne peut éviter les valeurs, surtout dans le travail social. Les valeurs sont au-dessus de tout le reste. Le risque, en les plaçant ainsi en surplomb, voire en transcendance des pratiques réelles, c’est qu’à être partout, les valeurs ne soient nulle part, sauf dans l’incantation !
L’éthique apparaît alors comme la valeur des valeurs. Tout le monde fait de l’éthique. Or, s’engager dans les métiers de l’encadrement ou du conseil dans les organisations du travail social suppose en premier lieu de disposer, non pas de compétences techniques ou stratégiques, mais de disposer de compétences éthiques. C’est la raison d’être de ce forum : débuter votre formation en essayant de fonder quelques questionnements éthiques qui pourront vous servir de boussole pour votre pratique à venir.
Dans un premier temps, nous tenterons de nous mettre d’accord sur le concept d’éthique. Puis nous verrons comment l’éthique est susceptible de déranger les pratiques et nous proposerons de penser l’éthique comme une science de la conviction. Enfin, nous essaierons de mesurer toute la profondeur politique d’une éthique incarnée au cœur des pratiques du travail social.
- Vous avez dit « éthique » ?
L’éthique tend à devenir un concept flou. Elle fait partie de ces « mots fourre-tout » dans lesquels chacun peut y mettre ce qu’il veut sans se référer à une signification précise. Aussi, l’éthique prête-t-elle le flanc à ces expressions toutes faites et insupportables : « Si tout est éthique, plus rien ne l’est. » ; « Trop d’éthique tue l’éthique »…
- L’éthique intervient quand ni la morale, ni la déontologie, ni la règle n’apportent de solution
Quand une question se pose dans une situation professionnelle, il y a plusieurs manières de trouver une réponse (partons du plus général pour aller au plus particulier) :
- La morale apporte des réponses à partir de principes généraux de portée universelle. La référence, c’est le concept d’impératif catégorique énoncé par Emmanuel Kant. Il s’agit, selon lui, d’orienter ses actions afin d’en faire systématiquement une règle universelle (par exemple, ne pas mentir est la condition de la confiance qui est la base de tout échange en société). Le fondement de la morale c’est de ne pas porter atteinte à autrui par les actes que l’on pose. Kant énonce ainsi cet impératif catégorique : « Agis de façon telle que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans toute autre, toujours en même temps comme fin, et jamais simplement comme moyen. » Ce niveau est de portée générale ce qui l’expose à être en décalage avec les réalités du terrain.
- À l’étage du dessous, nous trouvons la déontologie. C’est-à-dire les règles que se donne une profession pour garantir la bonne tenue de ses gestes de métier. Par exemple, le code de déontologie de l’ordre des médecins énonce dès le départ : « Le médecin, au service de l’individu et de la santé publique, exerce sa mission dans le respect de la vie humaine, de la personne et de sa dignité. » (article R.4127-2 du Code de la Santé Publique). Le code de déontologie des assistant·e·s de service social déclare dans son article 1 : « Le respect de la personne fonde, en toute circonstances, l’intervention professionnelle de l’Assistant de Service Social. » La déontologie, c’est la déclinaison des principes moraux à l’échelle des pratiques professionnelles. Tous les métiers n’ont pas de code de déontologie, certains disposent de références plus ou moins précises.
- À l’étage encore inférieur se trouvent les règles qui régissent les pratiques. Cet étage regroupe la législation, la réglementation (par exemple le Code de l’Action Sociale et des Familles – parties législative et réglementaire), les dispositions propres à un secteur d’activité (par exemple les recommandations de bonnes pratiques professionnelles) et les règlements internes des établissements et services.
Mais ce dispositif de références présente des lacunes car il est impossible de prévoir toutes les situations dans lesquelles peuvent se trouver les intervenants du travail social. C’est là qu’intervient l’éthique, dans cet entre-deux, cette zone grise où les choses ne sont pas réglées une fois pour toutes. C’est même parce qu’il y a des écarts entre morale, déontologie et règles que l’éthique est essentielle. Elle n’a pas pour rôle de boucher les trous laissés par ces trois référentiels, elle a pour fonction de les investir comme des espaces de créativité.
- L’éthique est une ouverture vertueuse
L’éthique n’est pas convoquée sur le même registre que la morale, la déontologie ou la règle. Elle ne s’investit pas du rôle d’apporter des réponses mais de travailler des questions. Elle ne tranche pas dans des problématiques posées de manière binaire : le bien ou le mal, le oui ou le non, le faux ou le vrai, etc. C’est Aristote qui nous permet de mesurer toute la profondeur dont peut être investie l’éthique dans son livre « Éthique à Nicomaque ». Par ses comportements, l’homme doit accéder à la vertu faite de prudence et de sagesse pratique. Or, les comportements humains sont toujours enclins soit à l’excès, soit à l’insuffisance. La vertu n’est pas une position moyenne entre ces deux travers, elle est une ouverture vers une sorte d’éminence qui dépasse ces limites. Par exemple, en la pruderie qui consiste à tout cacher et l’exhibition qui consiste à tout montrer, la position vertueuse est la pudeur : cacher ce qui doit l’être, montrer ce qui peut être exposé. Entre l’avarice et la prodigalité, la vertu est la tempérance, etc.
L’éthique qui ne s’enferme pas dans les préceptes de ce qu’il faut faire est une ouverture en ce sens qu’elle met en perspectives d’autres pratiques.
- L’éthique, c’est comme le gaz à Paris, il y en a à tous les étages
L’éthique n’est pas réservée à des métiers spécifiques (médecins, avocats, assistantes sociales…), ni à des activités particulières (protection de l’enfance, médiation conjugale…), ni à des organisations singulières. Elle est un questionnement qui n’a pas d’espaces réservés. De plus, elle ne concerne pas un domaine particulier de l’organisation de travail. Tous les niveaux du dispositif sont concernés et se trouvent, à un moment ou à un autre confrontés à des problématiques qui convoquent l’éthique.
Cette affirmation pose des problèmes méthodologiques. L’éthique ne peut être limitée à un comité éponyme, elle n’est pas l’apanage des cadres dirigeants, des conseillers techniques ou des chargés de mission. Il s’agit donc de laisser ouvertes toutes les instances de travail à la réflexion éthique. L’éthique suppose une approche systémique, c’est-à-dire une démarche qui s’intéresse à toutes les interactions qui font la dynamique de l’organisation.
- L’éthique est toujours composite
Enfin, pour achever cette tentative de clarification de ce que peut être l’éthique, il faut préciser que l’éthique ne peut être une pensée à sens unique. Quand la réflexion éthique s’enferme dans l’affirmation de réponses univoques aux questions que posent les situations de travail, elle devient une règle à prétention normative. Or l’éthique n’a pas pour fonction de créer de la norme ou des standards de pratique mais de permettre à ceux-ci de s’ajuster à l’imprévu des vécus concrets.
En ce sens, l’éthique n’est pas une pensée monolithique mais un assemblage hybride de quelques repères situés. Les repères ne sont pas des cadres qui enferment mais des balises qui indiquent un chemin possible sans aliéner ceux qui y évoluent. L’éthique ne s’intéresse pas d’abord à la cohérence des repères qu’elle génère mais à leur pertinence pour qu’ils soient utiles à ceux qui en ont besoin. C’est pourquoi nous parlons de repères situés, c’est-à-dire toujours liés aux circonstances dans lesquels ils ont été élaborés.
L’éthique est un travail d’hybridation. C’est-à-dire un assemblage composite d’éléments qui organisent un champ d’action. Encore une philosophe, Gabrielle Halpern, déclare : « L’hybride ? C’est le mélangé, l’hétéroclite, l’insaisissable, le pas de côté, c’est tout ce qui n’entre pas dans nos cases, c’est tout ce sur quoi il est impossible de coller une étiquette. » (« Tous centaures, éloge de l’hybridation », Pommier, 2020). L’éthique, telle que nous venons de l’évoquée, correspond parfaitement à cette définition de l’hybride. Elle est une science de l’entre-deux, elle opère un pas de côté pour enrichir les pratiques, elle n’entre pas dans les cases de la morale, de la déontologie ou des règles, elle ne se laisse pas étiqueter.
- L’éthique est un dérangement
L’éthique n’est donc pas une science exacte. Elle est un terrain mouvant de questions non résolues d’avance. La condition de sa pertinence, c’est de se situer toujours en équilibre entre des polarités différentes, d’interroger les habitudes et les réflexes, de mettre les personnes en mouvement pour ouvrir des possibles.
- L’éthique c’est l’art de l’équilibre
N’oublions pas Aristote, l’équilibre n’est pas un moyen terme mais une élévation qui permet la mobilité, une position intermédiaire entre deux déséquilibres. C’est de prendre le risque de la chute qui permet d’avancer. L’éthique est là pour empêcher que cette prise de risque ne soit une fuite en avant qui perd tout sens du réel. Elle est une activité prudentielle. Mais elle est également là pour empêcher que les pratiques ne se fossilisent dans des dogmes. Elle permet l’audace de l’invention.
- L’éthique bouscule les routines
Les routines sont indispensables à la stabilisation du fonctionnement d’une organisation de travail. On imagine la « prise de tête » que ce serait si chaque matin, les agents devaient se demander ce qu’ils doivent faire. Chaque fois que nous arrivons à un feu rouge, nous n’ouvrons pas un débat sur le bien-fondé de s’arrêter ou non, on stoppe le véhicule sans réfléchir et, ce faisant, on garantit notre confort mental. Les pratiques professionnelles ont donc besoin de routines pour qu’elles soient suffisamment confortables pour les acteurs.
Cependant, il y a toujours un moment où la reproduction des gestes se heurte à une réalité mouvante qui les rend inadéquats. À ce moment-là, faire comme on a toujours fait expose l’intervenant à être en porte à faux, en dissonance cognitive entre ce qu’il fait et ce que son for intérieur lui indique qu’il faudrait qu’il fasse. Cette béance entre qu’il pense devoir faire et ce qu’on lui demande de faire ouvre un espace de questionnement éthique.
L’éthique n’est pas là pour déstabiliser les acteurs mais pour leur permettre d’interroger leurs routines, de ne pas s’y enfermer. C’est salutaire !
- L’éthique met les acteurs en mouvement et ouvre de nouveaux possibles
Ceux qui croient que les professionnels du travail social sont des automates rivés au socle immuable de leurs pratiques vont inonder le champ de références de bonnes pratiques, de standardisation des dispositifs d’action, d’outils de contrôle normalisés, de formalisation des procédures, etc.
Mais la réalité de terrain ne peut trouver son compte dans les référentiels de la HAS, des ARS, de l’ANAP et autres sigles des technostructures. Ceux qui s’intéressent aux acteurs de terrain mesurent l’écart, parfois abyssal, qu’il y a entre le travail prescrit et le travail réel des professionnels. Cet écart peut être vécu comme une injonction paradoxale.
L’éthique permet d’en faire un champ de tensions, c’est-à-dire un espace réflexif qui évite le piège d’un collage à une seule des polarités qui se présentent. Prenons par exemple le concept de performance dans le champ du handicap : coller à la polarité « ANAP » fait de la performance un absolu orienté vers une conception instrumentale du résultat ; coller à la polarité « autorité de tarification » fait de cette notion un ratio qualité/prix réduit à quelques chiffres ; coller à la polarité « MDPH » transforme la performance en une mesure statistique de la fluidité des parcours individuels ; coller à la polarité « ARS » limite la performance à l’injonction de la transformation de l’offre médico-sociale qui oblige à réviser tous les cadres fonctionnels. Au milieu de ce champ de tensions (milieu = n’adhérant à aucun de ces pôles), le questionnement éthique permet d’ouvrir d’autres voies qui n’ignorent pas ces logiques mais y ajoute une élévation vertueuse. Comme, par exemple, la prise en compte de la personne comme sujet de l’accompagnement et non objet de la prise en charge.
C’est en ce sens que nous pouvons affirmer que le questionnement éthique permet d’ouvrir de nouveaux possibles.
- L’éthique est une science de la conviction
L’éthique, parce qu’elle est un questionnement critique des pratiques et des solutions proposées est antinomique avec les certitudes, les logiques descendantes et les idées toutes faites.
- L’éthique ne se fonde pas sur des certitudes mais sur le doute
L’éthique, c’est le doute permanent. Le travail avec et pour autrui n’a pas besoin d’intervenants qui savent a priori ce qu’il faut faire, c’est-à-dire qui possèdent la réponse avant même parfois que la question ne soit posée. Cette conception post-coloniale de l’intervention sociale a entretenu des rapports de domination entre intervenants et bénéficiaires, des distinctions culturelles de classe, l’asymétrie des places et des rôles dans la recherche de solutions.
Quand nous disons « doute permanent », nous ne plaidons pas pour l’insécurité des positions. Il est au contraire indispensable que les parties prenantes du travail social soient en sécurité. C’est-à-dire qu’ils disposent d’un espace de travail clair, doté de marges de manœuvre suffisantes, fondé sur une légitimité reconnue par chacun. C’est cette sécurité qui permet de prendre le risque de l’interrogation éthique. L’insécurité ne permet pas le doute. Or, l’éthique n’existe pas sans le doute.
- L’éthique permet de coconstruire des significations
Douter, c’est se forger la conviction que je ne possède pas, seul, la réponse à la situation qui se présente. C’est là une autre valeur essentielle de l’éthique : le questionnement éthique est collectif. C’est-à-dire que les questions que je me pose au quotidien de ma pratique doivent trouver une scène où « mon » problème se transforme en une question éthique. À défaut de trouver cet espace qui confère une autre dimension à la question, mon doute devient un frein, une peur, une incapacité à faire face aux aléas des faits.
L’éthique porte donc en elle cette dynamique collective de co-construction. Les expériences de comités d’éthique qui associent des travailleurs sociaux et des personnes concernées figurent parmi les réalisations les plus réussies et les plus emblématiques.
- L’éthique est un débat permanent
En fait, et l’ANESM l’avait identifié dès le départ (recommandation de bonnes pratiques professionnelles, « Le questionnement éthique dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux », HAS, 2010), l’éthique a besoin de lieux de mise en débat des pratiques, d’espaces d’interrogation permanente sur ce qui est fait, de moyens d’évaluer les effets produits par les pistes ouvertes par le questionnement éthique.
Dans la situation de crise majeure que connaît aujourd’hui le travail social, les travailleurs sociaux ont plus que jamais un besoin urgent de ces instances où ils peuvent, par l’art du doute et de l’interrogation sur leurs gestes professionnels, sécuriser leur position et donner sens à leur métier.
- L’éthique est un enjeu politique
Finalement, le questionnement éthique pose une question politique en ce sens qu’il interroge les places, les rôles, les fonctions, qu’il les met en mouvement au profit d’organisations souples et évolutives dans leurs formes et dans leurs références.
- L’éthique met en jeu les places et les rôles
La polis grecque interroge la place de chacun dans la cité. Aujourd’hui, la question politique porte sur la place laissée à chacun dans une société qui se veut inclusive mais qui génère des situations de mise à l’écart, de rejet, de discrimination ou de stigmatisation (Cf. les catégorisations des personnes vulnérables et les distinctions majeures entre les dispositifs selon que l’on est migrant sans papier, adolescent délinquant, autiste ou personne âgée dépendante). Les traitements réservés à certains publics plongent les professionnels dans des épreuves éthiques. Si nous sommes d’accord pour lier éthique et doute, éthique et conviction, éthique et créativité, alors nous percevons ici à quel point le questionnement éthique rejoint la question politique. Non au sens politicien de « la » politique mais à celui sociologique « du » politique, c’est-à-dire à la question de la place laissée à chacun.
L’éthique trouve donc sa place dans cet entre-deux qui sépare les deux orientations historiques de l’intervention sociale : d’un côté, le contrôle des comportements pour les rendre compatibles avec ce que la société attend de ses membres ; de l’autre côté, la promotion du pouvoir d’agir des personnes pour leur permettre de prendre en main leur destin. Là encore, l’éthique n’autorise pas d’adhérer sans réserve à l’une ou l’autre de ces options. Elle ouvre un débat permettant d’envisager la manière d’articuler les contraintes de toute vie en société et la possibilité des personnes de se réaliser en tant que sujets. L’éthique n’érige pas les réponses en postures universelles, elle recherche des compromis acceptables au vu des situations.
- L’éthique civilise la vie sociale
L’éthique est politique en ce sens qu’elle ne se contente pas des cadres institués. Elle les interroge pour les faire évoluer, pour les ajuster au terrain où se posent les problèmes. C’est-à-dire que l’éthique participe activement à l’évolution des cadres de l’action.
Alors que l’atavisme des rapports de forces qui structurent la société tendent à se scléroser dans des relations qui peuvent, à tout moment, sombrer dans la loi du plus fort, voire de la barbarie, l’éthique, parce qu’elle est inspirée par les grands principes de la morale, contribue à civiliser les relations sociales.
Le travail social est au cœur de cette civilisation des liens parce qu’il se préoccupe des personnes vulnérables qui sont en fragilité dans leurs liens sociaux. C’est la raison pour laquelle l’éthique est le moteur central du travail social.
Sans interrogation éthique, le travail social ne serait que l’écho de la pensée commune de la société, il ne serait que la traduction opérationnelle de l’opinion publique. Concrètement, sans l’éthique, compte-tenu des tendances lourdes qui traversent le corps social, le travail social aurait toutes les chances d’être raciste, xénophobe, élitiste, intolérant aux identités de genre, ségrégationniste, etc.
- L’éthique pose la question du pouvoir
In fine, l’éthique pose frontalement la question du pouvoir. Non pas de son existence mais des effets que produit son exercice. En ne prenant pas pour argent comptant les décisions qui sont prises « en haut » et qui descendent vers les acteurs de terrain, le questionnement éthique prend du recul par rapport aux relations institutionnelles telles qu’elles existent. Cette prise de recul « vertueuse » au sens d’Aristote ne s’oppose pas au pouvoir en place, elle l’interroge et, en cela, lui permet d’évoluer. Elle le critique et, en cela, relativise son emprise. Elle lui ouvre des perspectives de sens et, en cela, l’enrichit.
Nous avons dit plus haut que l’éthique se trouvait à tous les étages de l’organisation et de ses acteurs ouvrant la perspective d’une approche systémique. Pour conclure, nous devons insister sur le fait que l’éthique ne peut être confisquée par une catégorie d’acteur. Son code génétique, largement décrit dans cet exposé, suppose une horizontalité radicale du questionnement éthique, des lieux où il se développe, des personnes qui le portent. C’est la condition de sa dynamique, l’éthique est une dynamique qui circule entre les éléments de l’organisation et entre ses acteurs, du conseil d’administration aux usagers en passant par les cadres de direction et les professionnels de terrain.

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